Les conflits de voisinages ne datent pas d’hier, ils existent depuis que l’homme vit en société, et existeront probablement toujours. Dans les archives du Figaro, on retrouve un article datant de 1913, relatant une scène de conflit de voisinage assez proche de nos conflits modernes, conflit qui s’est terminé au tribunal.
La scène est assez simple, un habitant d’un immeuble se retrouve privé de la lumière du jour par un objet du voisin du dessus qui pend à sa fenêtre. L’objet en question est un tapis que la bonne du voisin a fait pendre le temps d’un nettoyage. Le voisin gêné par ce tapis décide alors de se munir de ciseaux ou d’un autre objet coupant, et il coupe la partie du tapis qui masque la lumière du jour.
« Comment se débarrasser de ce tapis?
Il pouvait le tirer violemment et le faire tomber sur la chaussée.
Il pouvait aussi sonner sa domestique et la prier de monter à l’étage supérieur, afin de tenter une démarche amiable.
Enfin, il pouvait crier d’une voix éclatante des invectives.
Mais il ne fit rien de tout cela.
Il prit des ciseaux, ou un sabre, ou un couteau de cuisine, ou un tranchet. Enfin, un objet coupant. Et il coupa le morceau de tapis. Puis, il attendit. »
L’affaire finira au tribunal, et le coupeur de tapis obtiendra gain de cause, le juge déclarant que le voisin avait parfaitement agi en coupant le tapis, et que le propriétaire du tapis aurait dû veiller à ce que le tapis ne pende point devant les fenêtres d’autrui et n’avait donc droit à aucune indemnité.
Source : Le figaro du 12 juillet 1913.
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