Dans un article du Figaro de 1913 relatant un conflit de voisinage très similaire à nos scènes de voisinage modernes, le journaliste du Figaro, dépité du jugement du tribunal de paix entre les deux voisins, conclut son article en présageant des règlements de comptes violents entre voisins. Quand on voit l’actualité dans la presse à ce sujet (revue de presse des voisins), et les nombreuses scènes violentes entre voisins, on se dit qu’il avait vu juste.
« Ne pouvait-il au lieu de s’adresser aux tribunaux, pénétrer, muni d’une arme détonante, chez son voisin ? Là, il aurait dit:
– Monsieur, vous avez coupé mon tapis. Vous allez me le payer, Ou je vous brûle la cervelle.
Sur quoi son voisin eût probablement payé. C’est ainsi qu’il faut agir, dans les temps où nous sommes.Assigner, plaider, soutenir son bon droit, invoquer les lois, citer des articles du Code? Usage démodé. De nouvelles lois pratiques et sommaires sont en train de s’établir.
Mon voisin m’enlève la lumière pendant trois minutes? Je coupe le tapis du voisin.
Mon voisin a un chien qui aboie. Ce bruit m’importune, Je tue le chien.
Mon voisin a un phonographe (ancêtre du lecteur mp3 pour les plus jeunes). Je brise l’appareil à coups de pistolet.
Une dame porte un chapeau trop vaste, et qui m’empêche de voir le spectacle. Je coupe le chapeau.
Un passant me marche sur le pied. Je lui coupe le pied.
La maison d’en face gène ma vue. Je mets le feu à la maison.
Etc. »
Pour rappel, les risques judiciaires à tuer le chien du voisin, et surtout que faire contre les aboiements du chien du voisin. Je conseille fortement la lecture de ces articles avant d’appliquer les idées d’un journaliste d’il y a 100 ans 🙂
Source : Le figaro du 12 juillet 1913.
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